Comme beaucoup d’entre vous j’imagine, je suis accro à la série Game of Thrones. Rebondissements, images marquantes, suspense insoutenable, celle-ci n’a pas son pareil pour nous faire vivre des émotions fortes. Dans mon cas, un grand nombre de ces émotions sont liées à l’affection que j’ai développée pour certains personnages: angoisse à l’idée que mes chouchous risquent leur vie à chaque instant, colère quand ils sont maltraités, agacement quand ils se comportent stupidement… Et tristesse de penser que même s’ils survivent, leur histoire va s’achever et les suivre dans leurs aventures me manquera.

Game of Thrones est loin d’être la seule oeuvre de fiction qui provoque ce genre de réaction chez moi; j’ai très facilement tendance à m’attacher à des personnages parfaitement imaginaires, qu’ils apparaissent dans des livres, des films ou des séries. Et certaines réactions aux derniers épisodes de la série sur les réseaux sociaux m’ont incitée à penser que j’étais loin d’être la seule. Comme ça m’a intriguée, j’ai fait quelques recherches sur le sujet. Et mes trouvailles m’ayant beaucoup intéressée, j’ai décidé de vous les faire partager, au cas où vous seriez aussi curieux que moi!

LE CONCEPT DE RELATIONS PARASOCIALES
Il se trouve que différentes disciplines, comme la psychologie et les sciences des médias, étudient ce phénomène depuis des années sous le terme de relations parasociales, définies comme des relations émotionnelles que nous établissons avec des personnages de fiction que nous apprécions particulièrement (ou avec des célébrités, le mécanisme étant à peu près le même). De nombreuses recherches ont établi que ces relations sont très similaires, d’un point de vue psychologique, à celles que nous entretenons avec des personnes réelles. Même si elles en diffèrent par certains aspects, le plus évident étant qu’elles sont forcément unilatérales.

Au début de la recherche sur le sujet, on pensait que les relations parasociales servaient de substitut aux relations sociales pour des personnes qui souffraient de solitude ou de difficulté à nouer des liens avec leurs semblables. Toutefois, cette hypothèse n’a jamais été validée par les études scientifiques. Les personnes bien entourées ne semblent pas avoir moins de relations parasociales, ou de moindre intensité, que les plus solitaires!

Actuellement, les chercheurs considèrent donc que les relations parasociales constituent une extension du cercle des individus, un complément à leurs relations réelles. Si on interroge les personnes qui en disposent sur leur degré de proximité avec leurs amis fictionnels, elles tendent d’ailleurs à les juger moins proches que des amis, mais plus que des connaissances.

Mais comment expliquer que l’on puisse tisser ce type de relations avec des personnes dont on sait parfaitement qu’elles n’existent pas?

Tout d’abord, la narration nous amène à partager les moments-clés de l’existence de ces personnages de même que des scènes intimes, généralement réservées aux proches. Elle nous donne aussi accès à leurs pensées, leurs sentiments, leurs souvenirs. Nous avons donc l’illusion de réellement connaître Daenerys, ou Jon, ou Sansa. Un effet encore amplifié lorsque nous côtoyons les personnages sur une très longue durée, comme dans le cas d’une série ou d’une saga littéraire qui se déroulent sur plusieurs années et nous conduisent à assister à l’évolution des protagonistes. D’où, probablement, le sentiment de trahison que l’on peut ressentir lorsque soudain ces personnages se mettent à se comporter d’une façon que l’on considère comme aberrante par rapport à l’image que l’on s’était forgée d’eux…

Selon les psychologues de l’évolution, notre cerveau ne s’est pas encore totalement adapté à notre environnement actuel, très différent de celui dans lequel vivaient nos ancêtres. La fréquentation sur le long terme de personnages fictifs, sur lesquels nous savons des choses que nous ignorons parfois concernant nos amis les plus proches, et auxquels nous sommes nettement plus exposés qu’avant l’avènement de la télévision et de l’internet, pourrait être l’une de ces nouveautés que le cerveau ne prend pas totalement en compte. Cela pourrait expliquer qu’il ne distingue pas totalement entre personnes réelles et fictionnelles – et donc, ce sentiment profond d’une relation réelle avec un personnage dont nous sommes tout à fait conscients qu’il n’est pas réel.

Livre avec pages en coeur et pâquerettes
© Ylanite Koppens – Pexels.com

À QUOI SERVENT LES RELATIONS PARASOCIALES?
De nombreuses études ont montré les effets positifs que l’on retire des relations parasociales. Par exemple, passer du temps avec un personnage fictif auquel on tient, ou même simplement y penser, remplit un besoin d’appartenance et peut ainsi combattre les sentiments de solitude ou de rejet.

Par ailleurs, les personnes munies d’une faible estime de soi tendront plus facilement que les autres à nouer de fortes relations avec des personnages qui ressemblent à leur « soi idéal », et pourront, de par ce lien, se sentir elles-mêmes plus proches de cet idéal – ce qui permettra d’accroître leur estime de soi. Un effet que l’on ne constate pas avec des relations réelles: en effet, les personnes qui manquent d’estime de soi ont souvent du mal à faire confiance aux autres dans une relation, car elles craignent sans cesse d’être rejetées. Ceci les empêche d’en retirer les bénéfices en termes de perception et d’estime de soi. Les relations parasociales, dans lesquelles on ne court aucun risque d’être rejeté par l’autre, peuvent donc jouer un rôle crucial pour le bien-être de ces personnes.

D’autres expériences ont révélé que la photo d’un personnage préféré provoque le même effet chez les participants que la présence d’un ami, à savoir une amélioration des performances dans des tâches cognitives – un phénomène connu sous le nom de facilitation sociale. Les personnes ressentent également plus d’empathie et sont plus enclines à parler d’elles-mêmes lorsqu’on les expose à leur personnage favori, comme c’est le cas avec un ami.

Donc, si vous avez envie de passer une soirée Netflix avec vos meilleurs amis fictifs pour vous réconforter après une dure journée, ou de lire quelques pages de votre tome préféré de Harry Potter avant un examen… n’hésitez pas!

PERDRE UN AMI FICTIF, UNE TRISTESSE BIEN RÉELLE
La dernière saison de Game of Thrones nous expose aux deux plus grandes sources de détresse que peuvent nous causer nos amis fictifs: leur disparition des écrans à la fin de la série et leur décès. Les deux circonstances ont fait l’objet d’études qui révèlent qu’elles provoquent des émotions similaires à un deuil réel.

Ainsi, une recherche effectuée après la diffusion du dernier épisode de la série Friends montre que plus les spectateurs sont attachés à l’un des personnages et se sentent impliqués dans la série, plus ils reportent des sentiments tels que colère, tristesse, solitude, sensation de vide et de manque.

Dans une autre expérience, des participants devaient imaginer la mort de leur personnage favori, puis celle d’une simple connaissance, et évaluer dans chaque cas le chagrin que ceci leur causerait. Il s’est avéré que les femmes étaient plus attristées en pensant à la mort de leur personnage préféré qu’à celle de leur connaissance… Ça laisse songeur, même si le questionnaire montre aussi que les participants se rendent bien compte du côté dérangeant de leurs réponses.

Je me demande maintenant si je n’ai pas trouvé une explication au book hangover, cette incapacité à lire dont je suis parfois victime après avoir fini une lecture coup de coeur. Peut-être qu’il me faut simplement le temps de dire adieu à des personnages qui m’ont fait énormément vibrer avant de pouvoir essayer d’en rencontrer d’autres?


EN CONCLUSION…
Peut-être que la plupart des phénomènes que j’ai mentionnés vous semblent évidents, parce que vous les avez expérimentés. Je trouve tout de même très intéressant de constater qu’ils ont été scientifiquement démontrés. Ce genre de ressenti est donc non seulement commun, mais encore parfaitement normal – ainsi qu’authentique et porteur de sens, même s’il s’applique à des personnes fictives.

Il me semble que connaître ces éléments peut aussi amener à se poser des questions sur ses choix d’amis fictionnels, comme on le fait parfois pour les amis réels… Pourquoi cette personne? Que m’apporte-t-elle? A-t-elle une influence sur moi, comme certains amis qui peuvent nous servir de modèles… en bien ou en mal? Est-ce que je ne surévalue pas son importance par rapport à mon entourage existant? Je vais méditer là-dessus!

Et vous, vous avez des amis fictifs?

 SI CE SUJET VOUS INTÉRESSE…
Le contenu de cet article est largement inspiré des réflexions de Jennifer Lynn Barnes, professeure de psychologie à l’Université d’Oklahoma et romancière. Vous pouvez regarder la vidéo de sa conférence TedX ou consulter son tumblr pour en savoir plus, c’est une excellente vulgarisatrice.

Si vous voulez des références académiques, j’ai aussi utilisé les articles suivants:

  • Keren Eyal & Jonathan Cohen (2006), When Good Friends Say Goodbye: A Parasocial Breakup Study, Journal of Broadcasting & Electronic Media 50:3, pp. 502-523
  • Jaye L. Derrick, Shira Gabriel & Brooke Tippin (2008), Parasocial Relationships and Self-discrepancies: Faux Relationships Have Benefits for Low Self-Esteem Individuals, Personal Relationships 15, pp. 261-280
  • Jaye L. Derrick, Shira Gabriel & Kurt Hugenberg (2009), Social Surrogacy: How Favored Television Programs Provide the Experience of Belonging, Journal of Experimental Social Psychology 45, pp 352-362

Désolée, tout est en anglais, je n’ai pas vraiment fait l’effort de chercher de la matière en français. Plus tard peut-être!

38 thoughts on “S’attacher à des personnages fictifs: ce qu’en dit la psychologie”

  1. Hello,

    Ton article est super intéressant 😉

    Je pense que la première fois que j’ai ressenti ce genre de chose, ce genre d’attachement, ça a été avec Harry Potter. J’ai commencé à lire (dévorer) les livres quand j’avais 10 ans (il y a donc 18 ans maintenant… aïe). J’ai eu un peu l’impression de grandir en même temps que Harry, Hermione et Ron.
    Puis bon, aujourd’hui tu nous parles de Game of Thrones, où après chaque épisode il me fallait 30 minutes pour revenir « à la vie réelle ». Et je me vois bien dans tes propos :  » D’où, probablement, le sentiment de trahison que l’on peut ressentir lorsque soudain ces personnages se mettent à se comporter d’une façon que l’on considère comme aberrante par rapport à l’image que l’on s’était forgée d’eux… ». Je n’argumenterais pas ici pour ne pas être une maudite spoiler 🙂 ..

    Le mois dernier j’ai également découvert la série « Everything Sucks ! » sur Netflix. J’ai adoré cette première saison, j’ai adoré Kate qui est l’un des personnages, voire le personnage principal de la série.. Donc je me suis demandé « Quand sors la saison 2? » … Et bien jamais.. Et là, la rage s’est emparé de moi. J’ai attrapé mon téléphone, lâché un petit tweet colérique avec mention spéciale pour Netflix. Un peu ridicule non ? Mais je m’étais attachée à ces personnages..

    Je pense pouvoir encore m’étendre sur le sujet, mais je vais m’arrêter là ..

    😉

    1. Merci:-)

      Je crois que Harry Potter fait partie des oeuvres qui entraînent le plus facilement ce genre de phénomène, parce que c’est tellement facile de s’identifier si on a le même âge que les personnages! Moi je les ai découverts en étant adulte et du coup c’était un peu différent, même si j’aime beaucoup cette saga.

      Je ne connais pas cette série mais si elle ne va pas continuer… Je pense que je ne vais pas la regarder pour ne pas risquer de me retrouver dans la même situation que toi! Mais je te comprends totalement. Moi j’étais tellement frustrée quand ils ont décidé d’arrêter Sense8!

  2. Merci d’avoir partagé ça avec nous ! Je me disais aussi que le roman bien que ce soit fictif nous faisait entrevoir une part de réalité. Quand je dis réalité je parle plutôt de notre inconscient et de notre intériorité. Et pour terminer, je rajouterai que j’ai été assez triste de la fin de Jon Snow, j’ai pris sa sentence comme une profonde injustice. Et je suis dépitée pour Dany que j’adorais. Et malgré ses actions je l’adore toujours. Je me permets de pardonner les crimes des personnages inexistants puisqu’ils me permettent de canaliser toute la violence que j’ai en moi.

    1. De rien!:-)
      Moi je pense qu’au fond Jon sera mieux là-bas, la politique et les mondanités, c’était vraiment pas son truc… C’est Jaime qui m’a tellement déçue à la fin.
      C’est intéressant ce que tu soulèves avec l’idée de pardonner les crimes: on peut énormément aimer des personnages qui sont présentés comme négatifs, et pas forcément au héros. Dans Les Liaisons dangereuses par exemple, j’ai toujours été fan de la Marquise de Merteuil parce que je la trouve tellement plus intéressante que les autres, même si c’est clairement la méchante… Peut-être que c’est aussi une facette cachée de moi que j’exprime ainsi, va savoir…

  3. Coucou, j’espère que tu vas bien. Moi c’est pareil je m’attache facilement aux personnages fictifs ; un peu trop facilement parfois. Par contre je n’ai jamais regardé Game of thrones. ‘^^ Il y a longtemps que je ne regarde plus vraiment la télé alors je suis passée à côté, tout comme Once upon a time. Je connais de nom mais je n’ai pas regardé.

    C’est vrai que quand je lis ou que j’écris, je me sens moins seule. J’ai même parfois l’impression que les personnages sont présents autour de moi. Je me suis créée une petite bulle comme ça. Et ça depuis les années de collège. Je ne voulais pas voir les camarades de classe et je savais qu’en sortant de chez moi, tôt ou tard je finirais par les rencontrer. Je suis sortie une fois avec une amie faire les boutiques et en rentrant je suis tombée sur des gens que je ne voulais pas voir. Du coup je restais chez moi, c’est un peu le principe de l’ami imaginaire.

    Je vais te paraître dingue (pour pas changer en fait) mais quand je vois une photo, j’ai l’impression que la personne me regarde ; comme la Joconde. J’ai l’impression d’être observé, du coup il n’y a pas tellement de photo exposées chez moi. Perdre un ami fictif est un réel déchirement ! Regarde avec les chevaliers d’or devant le murs des lamentations, j’avais envie de pleurer avant même que ça arrive. :'( C’est pour ça que j’écris ma fanfiction, pour revoir mes chevaliers adorés. ^^ Oui j’ai des tas d’amis fictifs, des tas et des tas. J’en ai eu depuis mes années collège et je continue à en avoir. Ils varient selon ma période de vie. Et là je suis heureuse de retrouver les chevaliers que j’avais perdu de vue étant jeune. Je le vis comme de joyeuses retrouvailles. 😀

    Sur youtube, il y a Eli Lou qui fait des vidéos sur la psychologie. Elles faisait des études dans ce domaine et du coup elle partageait ses cours en vidéo. C’était un article très intéressant. Bonne journée. 🙂

    1. Tiens il faudra que j’aille regarder ces vidéos, alors! Ca doit être intéressant. Merci pour la référence!

      Game of Thrones, je pense que tu pourrais aimer, c’est plein de chevaliers 😀 Once upon a Time, jamais regardé non plus.

      Je me suis aussi fait plein d’amis fictifs depuis petite, je passais mon temps libre à lire! Comme toi ça évolue avec le temps… Comme dans les amitiés réelles en fait, il y a ceux dont je me sépare au bout d’un moment parce que je n’ai plus d’affinités avec, ceux qui restent toujours là et ceux avec lesquels je reconnecte comme si c’était hier après des années! Dont les mêmes que toi;-) Et aussi ceux que je préfère éviter de revoir parce que j’ai peur de les avoir trop mis sur un piédestal et d’être déçue…

      J’ai pensé à toi en lisant un de mes articles de référence, qui disait exactement ça: les fanfics qui servent à atténuer la tristesse de la séparation… Et clairement le Mur des lamentations c’était horrible, j’aurais pleuré aussi si j’avais pas été préparée psychologiquement!

      Bonne journée!

  4. Oui mais apparemment la première saison de GoT, d’après les rumeurs, est assez osé. Et franchement ça me gêne, je n’aime pas regarder des choses trop olé olé. Ça se calme après mais bon, en attendant pour suivre les histoires, faut voir la saison 1. Ce n’est pas que je sois pas ouverte sur le sujet mais je n’aime pas voir ce genre de choses. Je trouve qu’une histoire n’a pas besoin de ça pour être bien (sans dire que « GoT c’est nul », évidemment, c’est pas mon genre de juger sans avoir regarder). Il y a moyen de faire comprendre ces choses-là sans que ce soit trop explicite. Moi il me faut du soft. « ^^ Et pour Once upon a time, pareil faut regarder dès le début sinon tu t’y perds. Perso j’ai raté le début et je n’ai rien compris. Par contre dans les passages que j’ai vu, rien d’olé olé.

    Les fictions m’ont beaucoup aidé quand j’étais petite. Je crois que s’il n’y avait pas eu ça, je ne serais plus là actuellement. Heureusement que nous avons l’imagination pour parer aux épreuves de la vie. Bonne journée. 🙂

    1. Alors oui, je confirme, au début de Game of Thrones il y a pas mal de scènes osées. En effet c’est peut-être mieux d’éviter du coup, en tout cas c’est clair que tu ne peux pas commencer au milieu pour éviter la première saison!

  5. Très intéressant, ton article ! Pour ma part, je le ressens tout à fait, avec des personnages récurrents comme H. Poirot ou « Downton Abbey » notamment. Par contre, je n’ai jamais regardé « Game of Thrones » et j’ai vu, je crois, trois adaptations de H. Potter que j’ai trouvé toutes autant barbantes l’une que l’autre 😉

    1. Merci!:-)
      Pour Harry Potter, il faut peut-être essayer les livres… mais après si tu n’es pas sensible à ce genre d’univers la magie risque quand même de ne pas opérer:-)

  6. Enfin, j’ai pu lire ton article tranquille, sans qu’on vienne me les briser !

    Je vois tout à fait ce que tu veux dire pour les relations parasociales… Le pire étant que j’ai pas honte de ressentir plus de peine pour des personnages fictifs que pour des connaissances. (en général, si les connaissances restent des connaissances… Il y a 75% de chances que la raison soit négative) Très souvent, ces personnages fictifs m’ont servi de soutien face à une vie sociale difficile. J’en considérais presque certains comme des amis… et ils sont toujours chers à mon coeur car sans « eux », je n’aurais pas pu autant résister. Ca paraît con ce que je dis, mais voilà…

    Les relations parasociales, je les ai surtout eu quand je lisais beaucoup de mangas et ça me fait énormément de bien de les relire d’ailleurs. Selon tes recherches, ce n’est pas un hasard, aha. (après, je parle des mangas mais j’ai pleuré pour Daenerys aussi… snif)

    Merci pour cet article super complet ! Tu as bien fait tes recherches 🙂 (ça me donne envie de relire des titres alors que j’ai pas le temps, merci pas merci xD)

    1. De rien! Contente qu’il t’ait intéressée:-)

      Ce que tu dis n’a pas l’air con du tout… J’ai aussi eu ce rapport là avec les personnages de certaines oeuvres à des périodes où j’étais particulièrement seule ou triste. Plus jeune c’étaient des animés et ensuite des séries ou des films. Et encore maintenant certains ont vraiment gardé un côté doudou. Par exemple Le Seigneur des anneaux, revoir les films me réconforte systématiquement si ça ne va pas! Il me semble qu’on sous-estime beaucoup les ressources que peuvent constituer ces relations pour des personnes en difficulté en fait.

      Et j’avoue, j’étais pas fan de Daenerys, mais je comprends ta réaction!

  7. Très intéressant, cet article !
    Je comprends exactement cette sensation de perte et le besoin de faire le deuil après la fin d’un livre ou d’une saga… Ma dernière expérience du genre a été quand j’ai terminé la (très) longue saga de « L’Assassin royal » de Robin Hobb, j’étais réellement triste de quitter ce personnage. Si bien que j’ai été tout simplement incapable de lire « Les aventuriers de la mer » (dans le même univers mais avec d’autres personnages) que j’avais acheté en prévision ! J’avais besoin de temps pour passer à autre chose, de « faire le deuil », et j’ai été surprise de l’intensité de ces émotions. Ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule ! 🙂 Je vais me pencher sur les lectures que tu conseilles sur le sujet, merci !

    1. Merci!
      Je n’ai pas accroché à L’Assassin royal, mais je comprends que ça doit être encore pire quand c’est une saga aussi longue, tu dois avoir l’impression d’avoir vécu un bout de vie avec le personnage… En tout cas ne t’inquiète pas tu n’es vraiment pas toute seule!:-D

  8. Je trouve que cet article a beaucoup de sens.
    Il m’arrive de tellement m’attacher à un personnage que je me refuse de regarder la fin de la série… pour que le personnage puisse continuer à vivre dans mon imaginaire.
    J’ai récemment lu un livre qui explique que certains de nos réflexes ou de nos réactions, hérités de notre évolution et de l’instinct de survie, sont aujourd’hui complètement obsolète et abbérants. Notre environnement et notre société a évolué bien trop vite et nos réflexes et réactions n’ont pas encore eu le temps de se mettre à jour… alors il faut trouver des subterfuges pour y remédier (savoir se contrôler, savoir prendre conscience que ce n’est que fictif alors que les émotions ressenties sont quant à elles bien réelles, et savoir redéfinir les priorités et les choses importantes pour ne pas laisser la fiction primer sur la réalité).

    1. Oui moi aussi je peux arrêter de regarder une série si je sais que mon personnage préféré va disparaître, par exemple. Déjà ça perd son intérêt et ça m’attriste trop…
      Ce livre a l’air intéressant, il s’appelle comment?

  9. Bonjour, j’arrive encore trois ans après la tempête ahah mais je voulais laisser un commentaire. Merci de nous avoir partagé tes recherches, j’avais toujours l’impression d’en faire trop dans mes émotions envers les personnages que j’aime, alors que c’est totalement normal. Effectivement, j’ai beaucoup de problèmes de confiance en moi, donc je m’attache à mes séries fictives préférées et à leur magnifiques personnages. Moi, je regarde beaucoup d’animés ( séries d’animation japonaise ). Et quand j’ai fini mon animé, je suis incapable pendant minimum 2 semaines d’en regarder un autre parce que j’ai ce sentiment d’attachement aux personnages, c’est comme si les quitter ça serait les trahir, ou comme quand ton ex te quitte mais que tu l’aimes encore alors tu a du mal à passer à autre chose. J’ai envie de faire des activités dans le domaine de l’art en rapport avec eux ( ex : chanter mon OST préféré de la série ( musique provenant de la série ), les dessiner, trouver des fanarts, des petites créations manuelles comme les papercut chibi où on a des patrons pour les faire sous format papier, regarder des AMV créés par des fans, etc…). Parfois il m’arrive de pleurer en repensant à leur douleur, alors que je suis très peu empathique dans mes relations réelles…

    J’ai un question : est-ce que quelqu’un d’autre a tendance à imiter un des personnages qu’il aime quand il arrête de regarder pour aller faire autre chose ? J’explique. Personnellement, quand je regarde un animé, c’est bien évidemment la journée. Donc mes parents vont finir par m’appeler pour manger. Mais dès que je quitte ma chaise, j’ai comme une brume dans la tête qui fait que je suis consciente que j’agis pas normalement, mais j’arrive pas à m’en empêcher. Donc je me mets à me comporter de manière plus enfantine, froide, déterminée, dans les nuages, colérique, etc… Selon le personnage que j’imite. C’est comme si ce qu’il est vibrait dans mon cœur et me faisait vivre. Et c’est un peu embarrassant ahah.

    Encore merci pour tes explications, je me sentais vraiment seule mais là ça va mieux.

    1. Hello,
      Je suis très heureuse que cet article ait pu t’aider!
      Heureusement qu’il y a les communautés de fans et toutes ces activités pour nous aider à conserver nos personnages préférés avec nous! Moi je lis des fanfics:-) Et je comprends cette sensation de « trahir » si tu commences à regarder un autre animé tout de suite après, c’est un peu comme si tu te sentais coupable d’avoir moins de temps à consacrer à tes vieux amis parce que as rencontré de nouvelles personnes avec qui tu veux passer du temps…
      Pour ta question, je dois dire que je ne sais pas, je n’ai rien lu là-dessus. Mais j’ai lu qu’on pouvait avoir tendance à se sentir plus comme les personnages auxquels on s’est attachés, c’est peut-être une extension de cette sensation! Mais tu me donnes une idée de nouvelle recherche, il faudrait que je creuse la façon dont les personnages peuvent nous influencer!:-)
      Merci en tout cas de ton commentaire, et rassure-toi, je pense que tu es très loin d’être seule!

  10. Mon je suis une très grande fan de la série New York section criminelle et de une pasce que mon actrice préférée et dans la série la belle Kathryn erbe c’est tellement difficile de s’en passer elle et vraiment trop belle son sourire sa gentillesse mais je me »attache aussi bien a son personnage fictif Alexandra eames et son incolyte Bobby Goren très bon duos

  11. Bonjour, j’ai trouvé cet article vraiment très intéressant !
    De mon côté, je m’attache facilement aux personnages et j’ai tendance à leur laisser beaucoup de place dans mes pensées.
    Par contre je suis vraiment triste car j’ai appris par spoil que mon personnage préféré allait mourir (dans un anime) dans plusieurs saisons. Du coup j’arrête pas de me dire que c’est dans longtemps, qu’il y a encore pleins d’épisodes à voir (quelque chose comme 300) mais à chaque fois que je vois ce personnage ça me rend vraiment triste et anxieuse…(comme si j’allais bientôt perdre un proche). En plus pour ne rien arranger, je retombe assez fréquemment sur la scène en question (sur Instagram notamment).
    Est-ce que vous auriez des idées pour gérer ça ? (ce n’est pas facile pour moi car en plus je suis hyper-émotive…en effet c’est compliqué xD)
    Merci

    1. Bonjour!
      Oh je suis désolée pour vous, et pour votre personnage préféré!
      Je comprends, c’est le genre de truc qui serait susceptible de me dégoûter complètement d’une série à l’avance… Je n’ai aucun conseil scientifique à vous donner, mais dans des situations un peu similaires, j’ai trouvé que les fanfictions offraient des alternatives réconfortantes. On ne peut rien changer au sort de ce personnage dans l’anime, mais il y a sûrement d’autres fans qui l’apprécient et qui auront écrit des histoires dans lesquelles il continue à vivre sa vie hors du canon. Ça pourrait peut-être offrir une sorte de compensation? Et ça vous aiderait peut-être à gérer le stress de savoir que vous pourrez le retrouver dans d’autres contextes.
      Et si ça vous fait trop de peine de voir tout le temps cette scène sur les réseaux sociaux, peut-être que vous pourriez mettre en sourdine pendant un moment les comptes qui partagent ces posts, juste le temps que l’actualité passe à autre chose?
      Voilà, j’espère avoir pu vous aider un petit peu. Courage en tout cas!

      1. Merci beaucoup !
        C’est vrai que j’avais pas vraiment pensé aux fictions 😄
        Et c’est vrai que d’un autre côté, je fais beaucoup de dessin et j’aime bien dessiner ce personnage, je m’était pas vraiment rendue compte que ça m’aidait!
        Sinon encore merci!
        PS: rien à voir mais j’ai découvert votre site et il a l’air bien sympa ! ;D

  12. Je suis dans une période (comme peut être beaucoup en ce moment) où l’humanité me dégoûte. Je me surprends cependant à aimer Doctor Who et a être complètement fan de la série (plus qu’aucune autre série que j’ai pu regardé auparavant 0.0) parce que justement même fictive, elle restaure ma foie en l’humanité.
    J’essaye dans ma vie de tout les jours de voir la bonté humaine et de ne pas sombrer dans le désespoir total et j’avoue que la série m’aide beaucoup à cela (c’est bizarre, je sais) et c’est la raison pour laquelle je retrouve petit à petit goût à tout ^^. Je m’attache à plein de personnages et pas seulement un seul. Ce qui est pratique car même si je suis en deuil quand un personnage mort, je m’attache à un autre et ça me fait un peu oublié ma peine (un peu car il faut pas que je retombe sur une scène horrible en regardant à nouveau un épisode :p
    Enfin dans tous les cas je ne regrette rien et je suis heureuse c’est l’essentiel ^^

    1. Tu as bien raison! Je n’ai jamais regardé cette série, mais c’est génial qu’elle puisse t’apporter autant de soutien et de positif!

  13. Bonsoir, merci beaucoup pour votre article il est très intéressant !
    Je me demandais juste, est-ce qu’il n’y a pas un risque que par exemple un personnage fictif prenne trop de place dans sa vie, que le fait de se dire qu’il n’existe pas puisse être quelque chose de difficile / douloureux, au quel cas cette amitié fictive pourrait avoir des conséquences « négatives » ?

    1. Bonjour!
      Eh bien, je ne sais pas… Je n’ai rien lu à ce sujet, mais j’imagine qu’en effet, c’est possible! Tout comme une amitié « réelle » peut avoir des conséquences négatives si elle finit par décevoir… Je suppose que le tout est de rester lucide quant au statut fictionnel du personnage et de ne pas en attendre ce qu’il ne peut pas nous donner, tout comme avec les gens!

  14. Salut moi je me suis énormément attaché à la casa de papel et j’adore tous les personnages je voudrai être avec eu pour faire se qu’ils font avec eu et je me suis attaché énormément à <> et je me demande si apres la mort on peut demander se qu’on veut a Dieu par exemple aller dans un univers fictif de son choix et revoir aussi ses proches de la vrai vie et que on commence d’abord à revoir les proche de la vrai vie et apres on demande à Dieu d’allée dans un univers fictif de son choix et de vivre toutes une vie dans cette univers . On oublie se qu’il c’est passé avant et puis quand on meurt dans l’univers fictif qu’on reviennent au <> et que les personnages de fiction viennent avec nous avec nos proches de la vrai vie . Et que les personnage de fictions ont des vrai âmes pas qu’ils soient programmé comme des robots mais qu’ils veulent faire les même choses que dans la série mais que toi tes en plus avec eux .
    Et que tu peut demander à Dieu avant d’y aller que à un moment quand tes dans la série avant d’être avec eux ou quand ils sont enfant et toi aussi que tu te méfie par exemple des conduit d’aération parce que mon perso préféré c’est fais tuer par quelqun qui est passé par les conduit d’aération .

    Vous pensez que c’est possible ?

    1. Je ne sais pas, je ne prétendrais jamais pouvoir savoir ce qui se passe après la mort. Mais je crois que les personnages que l’on aime sont toujours avec nous d’une certaine façon, dans notre imagination, et qu’on peut passer du temps avec eux de cette façon, y compris en imaginant des choses qui ne font pas partie de la série comme leur enfance.

  15. Bonjour!
    Cet article me fait le plus grand bien. Je m’attache très souvent à des personnages fictifs, et j’ai essayé une fois de parler de ce que je ressentais à mes proches, mais ils m’ont trouvés étrange de m’attacher à des « dessins animés » (parce que dans mon cas, c’est beaucoup les animés japonais et les cartoons qui me rende heureuse!) Je m’attache si fort que parfois, je suis triste en réalisant justement que mes personnages préférés ne sont pas réels, et que je ne puisse pas devenir leur amie, par exemple. J’ai toujours cru que j’avais un problème et que j’étais seule à me sentir comme ça. Vraiment, ça fait du bien de voir que ce que je ressens est normal ! Merci beaucoup. Je vais faire d’autres recherches sur le sujet !

    1. Bonjour!
      Je suis ravie que cet article ait pu t’être utile! Si tu trouves d’autres informations intéressantes, je serais ravie si tu veux les partager. Et en attendant je te souhaite plein de bons moments avec tes personnages préférés:-)

  16. Comme beaucoup d’entre vous ça fait du bien de voir qu’on est pas les seuls à autant aimé certain personnage même à s’attacher très fort à eux, par leur complexité leur profondeur qu’il donne vie à leur personnage finalement. c’est grâce souvent aux acteurs tellement bon dans leur rôle qu’il on le ton de transmettre beaucoup d’émotion forte que notre esprit s’évade avec eux dans leur histoire que l’on a jamais envie que ça s’arrête. Comme l’article disait on a conscience que ce n’est pas réel, mais les émotions qu’on éprouve sont bien réel. c’est magique et en même temps effrayant de s’attacher des fois voir plus qu’une connaissance ou un amis à des personnage de fiction et je fais partie de c’est personnes qui s’attache beaucoup à des personnages qui réussissent à me faire vibrer. Merci beaucoup pour cet article hyper intéressant est enrichissant d’ailleurs ça m’a fait réfléchir à pourquoi certaine personnes s’attache autant aux personnages de fiction ou pleure devant une scène bouleversante ou rie au éclat.
    J’ai lu un autre article aussi qui disait que de pleurer devant un film ou une série que ça voulait dire que la personne a une grande sensibilité et une empathie profonde et que son esprit a plus de facilités que les autre à vivre vraiment tout les événements que les personnages vivent, de se projeter dans une autre dimension qu’on réussi à se mettre à la place des personnages, qu’ils nous marque tellement qu’il nous habite encore une fois l’histoire fini , dans nos pensés et même des fois dans notre façon d’être. Je pense que même si on est pas les seuls à ressentir cela il y a quand même plus de personnes qui justement ne ressente pas ce genre de choses.
    Moi ça m’a toujours fait un bien fou de regarder des films ou séries que j’adore après une dur journée ou des moments pas facile de m’évader dans une autre dimension un instant.
    une grande fan de la télé quoi mais j’assume totalement hihi 🙂
    Je vais faire d’autre recherche à ce sujet car je trouve fascinant cette univers.

    1. Bonjour! Contente que cet article t’ait plu!
      C’est intéressant ce que tu dis sur l’empathie, car beaucoup de recherches montrent que justement la lecture aiderait à développer l’empathie en permettant de se mettre à la place de personnes ayant un vécu différent de soi. Visiblement ça marche aussi pour les films et les séries, et probablement que quand on est déjà sensible comme toi ça fonctionne d’autant mieux!
      En tout cas si tu trouves d’autres sources n’hésite pas à me le faire savoir!
      Bonne année et peut-être à bientôt:-)

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